INTRODUCTION EXPO 2007

CHRISTIAN GUELLERIN Dans “sa boîte qui se souvient”, Christian Guellerin ne cesse de capter des visages, des regards qui laissent sourdre une certaine interrogation teintée d’anxiété. Avec obstination, le photographe tente de comprendre, d’analyser, de débusquer la petite expression intime, profonde ou ironique susceptible de révéler les vérités de celui ou de celle sui lui fait face. Dans ce jeu du chat et de la souris, auquel il se livre depuis longtemps, Christian Guellerin n’est pas sans armes. Piégeant ceux qui lui font face dans des décors d’une sobriété et d’une neutralité recherchée, il ne leur laisse aucune échappatoire. Un instant désarçonnés, ceux-ci, n’ont d’autre solution que de se laisser aller au regard inquisiteur qui les observe. Par ailleurs directeur de la photographie dans sa vire professionnelle, Guellerin excelle à construire ses images autour d’un graphisme rigoureux fait de masses et de lignes expressives mais sobres qui participent à sa recherche et à son appréhension de la réalité. Mais cette solidité graphique de l’image ne serait rien sans la science de l’éclairage du photographe. Jamais l’étymologie du mot photographie, qui signifie « écriture avec la lumière », n’a été autant justifiée que dans les images de ChristianGUELLERIN. C’est elle qui lui permet de sculpter comme avec un burin, de caresser comme avec un pinceau les physionomies dont il cherche à pénétrer l’intimité. Mais cette nécessaire domestication de la lumière au stade de la prise de vue serait elle-même insuffisante si elle n’était accompagnée d’une maîtrise de l’art du tirage. Au fond de son laboratoire, Christian Guellerin, refusant toute facilité, parvient à faire jaillir de ses négatifs – la partition du photographe - la mélodie qu’il entend suggérer ; Maître du noir et blanc, discipline mère de la photographie, il joue avec maestria de l’infinie richesses de la gamme des gris, de la somptuosité veloutée des noirs ou de l’éclat des blancs pour restituer avec précision le grain des peaux ou celui des étoffes, conférant ainsi à ses images une réalité et une vie indéniables. Ce sont tous ces instants volés qui sont ici proposés dans des photos-miroirs où, au-delà de la surface des visages, se déroulent quelques psychodrames intimes que nous sommes conviés à découvrir. Jean Claude Gautrand

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